Accueil » L’ANESTHÉSIE EN CHIRURGIE ESTHÉTIQUE
Après avoir pris la décision de se faire opérer, le patient, dans le cabinet du plasticien, se verra remettre un ensemble de documents, parmi lesquels une prescription de consultation d’anesthésie. Depuis le 5 Décembre 1994, cette consultation est rigoureusement obligatoire pour les actes de chirurgie.
Excepté en cas d’urgence, le patient doit rencontrer au minimum deux fois l’anesthésiste avant son intervention (une fois pour la consultation proprement dite qui doit se faire à distance de l’intervention, et, une autre fois, soit la veille, soit le matin de l’intervention). L’anesthésie est une science à part dans le monde médical, et est peut-être la discipline qui a fait le plus de progrès.
Tout d’abord, essayons de comprendre ce qu’est précisément l’anesthésie et le rôle capital qu’elle détient, ainsi que celui du médecin anesthésiste, dans l’acte opératoire, et, plus précisément, dans l’acte de chirurgie esthétique. Des siècles durant, la douleur a pratiquement toujours été inévitable ; ce ne fut que fort tard, au XIXème siècle, que l’on a pu la diminuer, et même la supprimer. Le terme même d' » anesthésie » signifie » perte de sensations « . L’objectif de l’anesthésie est donc de supprimer la sensation de la douleur.
Aujourd’hui, les produits anesthésiants permettent non seulement de supprimer la douleur, mais aussi et surtout, de lutter contre le choc opératoire causé par l’agression que provoque l’intervention, tout en facilitant le travail du chirurgien par un relâchement musculaire total. Par la même occasion, les progrès de la pharmacologie ont diminué la toxicité de ces drogues tandis que leur efficacité augmentait avec des doses moins importantes.
L’anesthésie sert donc aussi bien au confort du chirurgien qu’à celui du patient, avec, toujours, comme premier objectif, sa sécurité.
Les produits d’anesthésie peuvent s’injecter dans le sang ou les tissus, s’inhaler ou s’appliquer sur la peau. Mais dans tous les cas, ils restent des produits qui pénètrent dans le corps et qui mettront parfois plusieurs heures avant d’être évacués. C’est la raison pour laquelle le rôle du médecin anesthésiste réanimateur est primordial, car il est pratiquement le seul dans le bloc opératoire à connaître l’effet de tous ces produits et les réactions qu’un organisme humain peut avoir lorsqu’il est en contact avec elles. Il est donc nécessaire qu’il prépare le futur opéré et qu’il le suive jusqu’à sa sortie de clinique ou de l’hôpital.
Lors de la consultation, l’anesthésiste établira un dossier d’anesthésie qui est une pièce légale et qui, comme telle, devra être conservée. Sur ce dossier, le médecin notera l’état civil du patient, la date et le type d’intervention. Les antécédents médicaux et chirurgicaux y seront détaillés, y compris ceux de la famille du patient. Les allergies, les addictions concernant le tabac, l’alcool ou les stupéfiants ainsi que les traitements médicaux en cours devront être notés, tout comme les résultats de l’examen clinique que le médecin pratiquera. Cet examen de tous les systèmes du corps (respiratoire, cardio-vasculaire, digestif, etc.) cherchera à détecter un trouble ou une particularité qui contre-indiquerait l’intervention. En cas de doute, le médecin peut lui-même prescrire des examens complémentaires (électrocardiogramme ou radiographie pulmonaire par exemple). Avec ce dossier, le médecin pourra précisément doser les produits qu’il utilisera, en évitera certains, pour qu’un maximum de sécurité soit assuré.
Si aucune contre-indication n’empêche l’intervention, c’est le couple chirurgien/anesthésiste qui choisira l’une des quatre formes d’anesthésie qui conviendra le mieux au chirurgien, à l’anesthésiste et au patient. Ce peut être une anesthésie locale, une neuroleptanalgésie, une anesthésie loco-régionale ou bien une anesthésie générale.
Dans le cas où le choix s’arrête sur une anesthésie locale, le patient n’est pas endormi.
L’acte qui nécessite une telle anesthésie est très peu important. Techniquement, il consiste à insensibiliser l’endroit où l’on souhaite opérer, soit en injectant un produit, soit en l’appliquant sur la peau. Au total, leurs effets durent environ deux à trois heures.
La neuroleptanalgésie est certainement l’une des plus confortables.
Aujourd’hui, de nombreux actes de chirurgie esthétique sont réalisés sous neuroleptanalgésie (intervention des paupières ou certains petits liftings).
Le but est d’obtenir un état de somnolence sans perte de conscience.
Le patient peut répondre à des ordres simples sans ressentir la moindre douleur. Les produits utilisés sont des sédatifs associés à des analgésiques et des neuroleptiques.
L’anesthésie locorégionale, par différentes techniques, n’insensibilise que la partie de l’organisme sur laquelle se déroulera l’intervention. Elle consiste en l’injection d’un anesthésique local à proximité d’un gros tronc nerveux afin de le bloquer. Il s’agit de la fameuse péridurale, très prisée lors des accouchements, qui insensibilise toute la partie inférieure du corps alors que l’on est totalement conscient.
L’anesthésie générale est un ensemble de techniques qui permet un état comparable au sommeil, facilitant la réalisation d’un acte chirurgical en supprimant ou en atténuant la douleur. L’anesthésie générale est réalisée par l’injection de médicaments par voie intraveineuse et par la respiration de vapeurs anesthésiques.
L’oxygénation du sang est surveillée par un oxymètre de pouls qui pince un ongle ; le rythme du cœur et ses pulsations sont analysés par des électrodes posées sur le thorax ; la tension est régulièrement et automatiquement contrôlée et enfin, la respiration est analysée pour que soit connue la saturation des gaz expirés (cela permet de régler au mieux la ventilation). Comme nous venons de le voir, la partie anesthésie dans un acte de chirurgie, aussi infime soit-il, n’est pas anodin.
Nous pouvons conclure que le médecin anesthésiste prend en charge le patient avant son intervention, vérifie si son état de santé permet l’opération et si besoin, prescrit un traitement qui améliorera cet état de santé et enfin, donnera son accord pour la sortie de la clinique avec des prescriptions médicamenteuses, comme par exemple des antidouleurs ou des anti-inflammatoires. Durant l’intervention, il veille à ce que le patient ne ressente aucune douleur et, plus généralement, aucun stress.
Dans le domaine de la chirurgie esthétique, l’anesthésiste doit faire preuve de compréhension et être particulièrement attentif à un patient qui n’est pas malade et qui pourrait s’inquiéter des examens cliniques qu’on lui fait subir.
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